
Le chemin t’emmène au merveilleux désert, au large, au loin, sans limite, il s’étend. Le désert n’a ni lieu, ni temps,
il est sa propre guise.
–Maître Eckhart
Telle une nomade, allant d’une oasis à l’autre, je ne suis attachée à aucun lieu, mon chemin est le désert…
Comme beaucoup d’entre nous, j’ai longtemps ignoré que le moteur de ce zigzag orienté toujours dans la même direction, était la quête spirituelle. Aussi loin que je m’en souvienne, de manière récurrente, surgissaient les questions: qu’est-ce que l’âme? Qu’est-ce que la vie et quel est son sens?
Cette quête a revêtu diverses formes qui ne répondaient jamais vraiment à mes nombreuses interrogations, celles-ci se résumant à une seule et même question: qui suis-je?
Les études, puis la profession de médecin, m’ont permis de satisfaire un intérêt scientifique ainsi que le plaisir de découvrir l’autre à travers la relation; la psychanalyse m’a enseigné le «connais-toi toi-même», la vie de mère puis celle de grand-mère continuent de m’apprendre l’accompagnement à la vie.
Ma curiosité toujours en éveil, les échanges nourrissants avec des amis philosophes ou théologiens m’ont permis de réaliser que la réponse à cette quête n’était pas de l’ordre d’un savoir théorique.
La lecture d’un livre de Karl Graf Dürckheim m’a fait prendre conscience qu’une autre étape s’ouvrait à moi: je réalisai que ce serait seulement en m’engageant corps et âme dans une pratique que je pourrais être au plus proche de mon questionnement.
C’est pourquoi depuis 1999, j’ai suivi l’Enseignement de Jacques Castermane, responsable du Centre Dürckheim à Mirmande (Drôme).
Sur ce chemin qu’est le désert, je découvre qu’au coeur du silence, la question de départ n’en est plus une…La simplicité, la profondeur, le calme sont petit à petit devenus la base à laquelle je peux revenir, lorsque soudain mon «esprit dérape» et ceci grâce à l’exercice de l’attention aux sensations. Le chemin n’a pas de fin mais n’en est que plus captivant…
En 2008 j’ai reçu la certification du Centre Dürckheim qui m’habilite à accompagner des personnes. Je le fais dans l’esprit de la Voie tracée par Karlfried Graf Dürckheim, celui qu’on appelait «Le sage de la Fôret Noire».
Geneviève Frei-Ramseyer
