Chères Amies et chers Amis sur le Chemin,
J’espère que vous passez un bel été.
Qui d’entre nous ne se sent pas, par moment, face à des questions ou des inquiétudes qui nous paraissent insurmontables?
Je partage avec vous cette lecture d’un fragment des « Lettres à un jeune Poëte » de Rainer Maria Rilke (dans une traduction de Gustave Roud).
…« Soyez patient envers tout ce qui dans votre coeur attend encore sa réponse; essayez de vous éprendre des questions elles-mêmes, pareilles à des chambres closes, à des livres écrits dans une langue inconnue. Ne vous mettez pas en quête, pour l’instant, de réponses qui ne peuvent être données, parce que vous ne pourriez les vivre. Or, c’est de tout vivre qu’il s’agit. Vivez pour l’heure vos questions. Peut-être alors, dans un jour lointain, en viendrez-vous peu à peu, sans vous en apercevoir, à vivre au coeur de la réponse »…
La plupart du temps les préoccupations ont leur origine dans le Moi, le mental qui veut savoir, contrôler, expliquer, analyser.
« C’est de tout vivre qu’il s’agit ».
Tout, c’est à dire le désagréable comme l’agréable.
Prendre à bras le corps, embrasser la situation qui préoccupe, la ressentir physiquement, entièrement, corporellement. C’est « être un avec ». Ainsi sera-t-il peut-être possible de vivre au coeur de la réponse…
Bien avant Rainer Maria Rilke, quelque part en Asie, Maître Dogen enseignait :
«Pratiquer le Zen, c’est se connaître soi-même.
Se connaître soi-même c’est s’oublier.
S’oublier c’est être un avec mille et une choses ».
Etre un avec… Expérience corporelle, dénuée de toute possession, de tout savoir, qui permet l’oubli de soi, le silence desquels jaillira une forme de réponse.
Je me réjouis de pratiquer à nouveau avec vous.