La lettre de février 2021

Chers Amis,

J’espère que vous allez bien, que vous pouvez faire « avec » cette incertitude qui est devenue notre quotidien et qui a toutes les chances de le rester puisque c’est l’impermanence qui est la règle et non l’inverse.

Alors que je vous écrivais …il neigeait… M’est revenue cette phrase tirée du  « Hekiganroku »  et cité par D.T.Suzuki.

« La neige fine, tombe, flocon par flocon. Chaque flocon tombe à sa juste place »

Tranquille, paisible, silencieux et en même temps secrètement Un…tout est en ordre.

L’unité n’est pas quelque chose, situé quelque part que nous devrions chercher à atteindre.

L’unité c’est l’expérience quotidienne, au plus près de ce que l’on vit au delà de l’agréable ou du désagréable.

Il me semble essentiel de sortir de cette illusion qui reste souvent insidieusement tapie au fond de nous-mêmes et qui nous porte à croire que si je pratique bien je ne serai plus triste, en colère ou inquiète. Que nenni!

Peut-être qu’aujourd’hui ce n’est pas la paix, ni l’unité qui sont présentes mais bien la colère, l’inquiétude ou la tristesse, bref une passion triste.

Afin de percevoir cela il faut commencer par voir « avoir de la colère, « avoir de l’inquiétude, « avoir de la tristesse…et pleurer ». Vous n’êtes pas colère mais vous avez de la colère, c’est très différent. Faire intérieurement ce bref recul et dites-vous « j’ai de la colère » puis « je suis colère ». Cette différence de goût intérieur  entre être ou avoir vous permet de prendre un tout petit peu de distance, de ne plus vous identifier à la passion triste qui est la vôtre.

C’est alors que peut-être le calme, la tranquillité se fera sentir au delà de l’agréable ou du désagréable.

N’y a-t-il pas dans votre pratique, dans le geste de s’asseoir, un arrière-plan sur lequel vous appuyer? Arrière plan qui n’est pas de l’ordre du mental mais qui a un goût de connu.

Qui n’a pas cette nostalgie de l’innocence antérieure, de cette partie de notre vie alors qu’il n’y avait pas encore de division sujet-objet, pas de conscience…de?

Lorsque chaque matin nous nous asseyons, simplement« faire confiance à zazen » comme nous le disait Hirano Roshi.

S’asseoir, sans but, sans attendre quoi que ce soit, simplement être là et vous sentir.

Cela vit, vous êtes pleinement vivants, ouverts à ce qui se présente (ou non).

Portez une attention particulière à vos mains, à vos pouces. Le gauche touche-il le droit? Ou est-ce l’inverse?  Sentez qu’il n’y a rien à main-tenir. Laissez vous gagner par la perception de cet Un qui est ni un-ni deux; plus de séparation sujet-objet…

Tranquille, paisible, silencieux, tout est en ordre…chaque flocon tombe à sa juste place.

Sachez que quotidiennement je vous accompagne dans ma pratique, chacune, chacun d’entre vous est là.

En attendant de pouvoir faire le projet de nous revoir « pour de vrai », je vous propose pour ceux que cela intéresse ce qui suit:

Nous retrouver individuellement par téléphone à un jour et heure fixés au préalable (par mail).  Je répondrai à des questions, ou échanges  concernant la pratique (donc la vie!) puis nous éteindrons notre portable et continuerons par une assise à deux  (ensemble mais pas ensemble!).

(Je ne vous propose pas de Zoom ou autre manière de faire, cela ne me semble pas adapté au travail que je vous propose, avis tout à fait personnel et qui n’engage que moi).

De coeur avec vous sur le Chemin qui n’a pas de fin…

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